5/1/20
Ramadan is Eerie this Year
An hour or so before the sunset, everything starts coming to an emptiness and stillness, so much that fifteen minutes before the sunset and the call to prayer, the landscapes are deserted metropolis from some eerie sci-fi.
In my days in Casablanca, I would go by the corniche in Ain Diab around those times, back when people didn't think of taking the iftar by the sea and still thought it ridiculous to pay 120 MAD to break the fast in a low quality buffet just to avoid cooking, to be at the coffee shop as early as possible or to get the sunset by the sea experience along with the iftar.
So the corniche would be empty, and the place would be eerie. On both sides, closed and quiet nightclubs and restaurants, coffee shops with settled and exhausted people just waiting to eat and/or smoke. Then as I would go beyond the known area, I would arrive to the empty side of the corniche that extends to the small island of Sidi Abderahmane, the land of magic and voodoo and cards reading and few sex workers.
And that was the place that drove the eeriness to the penultimate level. The uneasiness and crippling melancholy mixed with some sort of resigned fear settled. And I know people from the island could discern a solitary figure hesitating to walk through the connecting bridge and shyly going few first steps, before giving up because of the deep conviction that it was a very stupid if not bad idea.
I don't know why but right now, I feel like everyone cooped up inside for Ramadan and keeping away from the streets is sharing in some sort of eeriness, and maybe it's that brand I used to feel by the empty corniche near that island, and maybe it's the one I would have felt if I had dared to walk to that place.
Damn, just thinking about it gives me chills, eventhough I am pretty far away from that land.
I had to move out
4/30/20
4/27/20
Batch Gueye - Shape Shifters
"I am confused, I am shocked, because I have never seen anything like this."
4/26/20
The Gentlemen On Rewatch
4/20/20
4/15/20
L'eau
Plus bas que moi, toujours plus bas que moi se trouve l’eau. C’est toujours les yeux baissés que je la regarde. Comme le sol, comme une partie du sol, comme une modification du sol.
Elle est blanche et brillante, informe et fraîche, passive et obstinée dans son seul vice : la pesanteur; disposant de moyens exceptionnels pour satisfaire ce vice : contournant, transperçant, érodant, filtrant.
A l’intérieur d’elle-même ce vice aussi joue : elle s’effondre sans cesse, renonce à chaque instant à toute forme, ne tend qu’à s’humilier, se couche à plat ventre sur le sol, quasi cadavre, comme les moines de certains ordres. Toujours plus bas : telle semble être sa devise : le contraire d’excelsior.
*
On pourrait presque dire que l’eau est folle, à cause de cet hystérique besoin de n’obéir qu’à sa pesanteur, qui la possède comme une idée fixe.
Certes, tout au monde connaît ce besoin, qui toujours et en tous lieux doit être satisfait. Cette armoire, par exemple, se montre fort têtue dans son désir d’adhérer au sol, et si elle se trouve un jour en équilibre instable, elle préférera s’abîmer plutôt que d’y contrevenir. Mais enfin, dans une certaine mesure, elle joue avec la pesanteur, elle la défie : elle ne s’effondre pas dans toutes ses parties, sa corniche, ses moulures ne s’y conforment pas. Il existe en elle une résistance au profit de sa personnalité et de sa forme.
liquide est par définition ce qui préfère obéir à la pesanteur, plutôt que maintenir sa forme, ce qui refuse toute forme pour obéir à sa pesanteur. Et qui perd toute tenue à cause de cette idée fixe, de ce scrupule maladif. De ce vice, qui le rend rapide, précipité ou stagnant; amorphe ou féroce, amorphe et féroce, féroce térébrant, par exemple; rusé, filtrant, contournant; si bien que l’on peut faire de lui ce que l’on veut, et conduire l’eau dans des tuyaux pour la faire ensuite jaillir verticalement afin de jouir enfin de sa façon de s’abîmer en pluie : une véritable esclave.
… Cependant le soleil et la lune sont jaloux de cette influence exclusive, et ils essayent de s’exercer sur elle lorsqu’elle se trouve offrir la prise de grandes étendues, surtout si elle y est en état de moindre résistance, dispersée en flaques minces. Le soleil alors prélève un plus grand tribut. Il la force à un cyclisme perpétuel, il la traite comme un écureuil dans sa roue.
*
L’eau m’échappe… me file entre les doigts. Et encore! Ce n’est même pas si net (qu’un lézard ou une grenouille) : il m’en reste aux mains des traces, des tâches, relativement longues à sécher ou qu’il faut’ essuyer.
Elle m’échappe et cependant me marque, sans que j’y puisse grand-chose.
Idéologiquement c’est la même chose : elle m’échappe, échappe à toute définition, mais laisse dans mon esprit et sur ce papier des traces, des taches informes.
*
Inquiétude de l’eau : sensible-au moindre changement de la déclivité. Sautant les escaliers les deux pieds à la fois. Joueuse, puérile d’obéissance, revenant tout de suite lorsqu’on la rappelle en changeant la pente de ce côté-ci.